Chevaux

Questions sur la castration des chevaux : Décisions et méthodes d’élevage

Le 14 octobre 2020 , mis à jour le 6 mars 2021 - 9 minutes de lecture
castrer cheval

Comme pour beaucoup d’autres animaux, laisser les mâles entiers – terme qui s’applique généralement aux animaux qui ne sont ni castrés ni stérilisés – entraîne une foule de problèmes. Alors que certains propriétaires de chevaux envisagent une carrière dans l’élevage de leurs chevaux, il est important de reconnaître que seuls les “meilleurs” devraient faire partie des animaux d’élevage, tandis que tous les autres devraient être “modifiés”.

Ajoutez à cela le fait que la gestion d’un haras et de chevaux de course nécessite non seulement des installations et des systèmes d’élevage adéquats mais aussi une formation spécialisée. Il est logique d’y réfléchir à deux fois avant de se lancer dans cette aventure. Dans les pays européens il existe 4 types d’interventions valides.

 

La castration du cheval permet aussi de calmer le comportement mâle agressif. Pour la protection des animaux et leur bien-être (animal welfare) il est impératif que l’intervention chirurgicale soit faite par un professionnel de santé vétérinaire. les complications liées aux techniques de castrations seront minimisées par un docteur vétérinaire.

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Le comportement du cheval en dépend

Par exemple, saviez-vous qu’un étalon se comportera très souvent de manière agressive envers les hongres et les juments et devra donc être gardé séparément pour éviter les blessures ? C’est un comportement mâle habituel. Disposez-vous des installations et des systèmes d’élevage nécessaires pour séparer vos mâles entiers, et voulez-vous vraiment les priver de la compagnie d’autres chevaux simplement pour leur statut d’animaux d’élevage ?

Pour le propriétaire d’un cheval qui envisage la castration chirurgicale, et pour écarter les complications liées aux techniques de castration, il est généralement judicieux de prévoir l’intervention chirurgicale des jeunes chevaux à un âge précoce. Le poulain est beaucoup plus facile à manipuler, le site d’incision pourra être fermé avec des sutures et évidemment les testicules sont beaucoup plus petits.

Toutes ces conditions se traduisent par un gonflement beaucoup moins important et par des caractéristiques esthétiques plus belles. Par exemple, les chevaux castrés à ce stade ne développeront pas certaines masses musculaires qui leur font avoir le cou plus épais. Si vous attendez que le cheval soit un peu plus âgé – disons entre un et deux ans – les testicules seront beaucoup plus gros, et le site d’incision ne pourra pas être refermé. La cicatrisation est beaucoup plus lente et il est important d’éloigner les parasites de la plaie ouverte.

En savoir plus sur les techniques de castration du cheval

La castration est un acte chirurgical irréversible qui doit être faite par un chirurgien docteur vétérinaire. Elle consiste en l’ablation des testicules. Elle peut être réalisée à tout âge. Les modifications ultérieures du comportement de votre cheval vis-à-vis des autres chevaux de course ou de l’homme seront variables.

La castration n’est pas un acte anodin, cette chirurgie comporte des risques et des complications dont certaines peuvent mettre la vie de votre cheval en danger. Au niveau européen, la société de protection des animaux répertorie hélas, dans toute l’union européenne, de nombreux cas d’interventions non réalisées par des chirurgiens vétérinaires compétents. Heureusement la plupart sont réalisées selon les règles pour maximiser le bien-être des animaux (animal welfare). Indépendamment de la technique choisie, les principales complications possibles sont :

  • Un œdème du fourreau
  • Une infection des plaies
  • Une hémorragie au niveau du site de castration
  • Une hernie ou une éviscération
  • Une éventration post castration

Dans les pays européens, vous avez le choix à ce jour entre quatre techniques différentes :

TECHNIQUE POSITION DU CHEVAL ANESTHÉSIE GÉNÉRALE SUTURE DES PLAIES
La castration inguinale Couché Oui Oui
La castration scrotale Debout Non Non
Couché Oui
La castration sous cœlioscopie Debout Non Oui

Quelle technique choisir en fonction votre cheval ?

Le choix de la technique disponible en Union Européenne dépend de nombreux facteurs dont l’âge de votre cheval, son caractère et sa docilité, sa taille, son appartenance ou non à une population considérée comme étant à risque (trotteurs, selles-français de grand gabarit, chevaux ibériques).

Il faut également prendre en compte le type de soin post-opératoires, la durée de convalescence souhaitée et l’investissement financier que vous êtes prêt à supporter. Enfin, votre choix pourra être aiguillé par votre vétérinaire en fonction de l’examen clinique pré-opératoire et génital de votre cheval.

Quels sont les avantages et les inconvénients de chacune des techniques ?

1. La castration scrotale debout

Les avantages de la technique d’intervention dans la région scrotale sont l’absence d’anesthésie générale, une équipe chirurgicale restreinte et par conséquent un moindre cout. En ce qui concerne les risques, les plus importants d’entre eux sont les hémorragies, l’éviscération, les infections et l’apparition adhérences au niveau du cordon testiculaire (fascia spermatique). La technique d’opération de la castration scrotale en position debout, n’est pas recommandée pour les chevaux de plus de 3 ans en raison du risque d’éventration lié à la taille de leurs anneaux inguinaux. Après l’opération, si la cicatrisation des plaies est favorable, la reprise du travail peut avoir lieu au bout de trois à quatre semaines.

2. La castration scrotale couchée

Les avantages de cette technique de la région scrotale sont liés à une meilleure contention du cheval ainsi qu’à une plus grande sécurité en comparaison avec la castration scrotale réalisée debout. Cela permet la mise en place de sutures, réduisant le risque hémorragique et le risque d’éviscération. Concernant les autres risques, ils sont similaires à ceux évoqués précédemment. A ceux-ci s’ajoutent ceux d’une anesthésie générale et au réveil. Comme précédemment, cette technique n’est pas recommandée pour les chevaux âgés en raison du risque d’éventration lié à la taille de leurs testicules. Après l’opération, si la cicatrisation des plaies est favorable, la reprise du travail peut avoir lieu au bout de trois à quatre semaines.

3. La castration inguinale

En comparaison avec les techniques mentionnées antérieurement, les risques associés à l’intervention sur l’artère testiculaire du canal inguinal sont très diminués, notamment en ce qui concerne les risques d’éventration, d’œdème, d’infection ou de saignements. La convalescence pourra également être plus courte (deux semaines). Néanmoins, il existe des risques liés à l’anesthésie générale et au réveil. La technique chirurgicale sur l’artère testiculaire pratiquée au bloc opératoire induit un coût plus élevé. Après l’opération, si la cicatrisation des plaies est favorable, la reprise du travail des jeunes chevaux, peut avoir lieu au bout de deux semaines.

4. La castration debout sous cœlioscopie

Le cordon testiculaire et sa vascularisation sont ligaturés à travers des incisions réalisées dans le flanc, près d’une cavité abdominale sous laparoscopie sur un cheval debout et les testicules sont laissés en place et s’atrophient en quelques mois. Cette technique de castration chirurgicale nécessite un matériel important, ainsi qu’une équipe plus nombreuse que les techniques précédentes, par conséquent, son coût est plus élevé. Cette technique est indiquée en cas de contre indication d’anesthésie générale ou pour les chevaux cryptorchides. Suite à cette intervention, le cheval sera totalement stérile mais une revascularisation partielle du testicule entraînant une faible sécrétion de testostérone et la persistance d’un caractère mâle peut survenir.

De temps en temps, la période de récupération peut être plus longue, par exemple lorsque les testicules du cheval ne sont pas complètement descendus. Le vétérinaire devra alors retirer les testicules dans la cavité abdominale, ce qui peut parfois allonger la période de récupération.

Cas particulier du cheval cryptorchide*

Un cheval dont les testicules ne sont pas descendus dans le scrotum à l’âge adulte est dit ” testicule cryptorchide ” (si un seul testicule n’est pas descendu, le cheval est dit ” testicule monorchide “).

Les testicules peuvent être restés dans le ventre du cheval (cryptorchidie abdominale), ou être au bon endroit mais sous la peau (cryptorchidie superficielle), ou encore être entre les deux (cryptorchidie inguinale car les testicules sont dans le canal inguinal).

Si les testicules ne sont pas en place à l’âge de 18 mois, il est peu probable qu’ils descendent ensuite spontanément. Après un examen clinique approfondit, une intervention doit alors être réalisée rapidement. Un testicule cryptorchide superficiel se traite comme une castration ; en revanche, une cryptorchidie abdominale ou inguinale nécessite une incision des muscles abdominaux, obligatoirement sous anesthésie générale, on place l’animal en décubitus dorsal (sur le dos). Lorsque l’anesthésie est stabilisée, on effectue de petites incisions dans la paroi abdominale.

*Un cheval cryptorchide doit être castré, d’une part à cause du risque d’agressivité et d’autre part parce que cette affection étant héréditaire, il est préférable que ces chevaux ne se reproduisent pas.

Références :

  • En savoir plus sur le canal déférent, le fascia spermatique ou l’anneau vaginal sur le site de wiki-horse
  • École Nationale Vétérinaire d’Alfort – TECHNIQUES CHIRURGICALES DE CASTRATION CHEZ LE CHEVAL NORMAL ET CRYPTORCHIDE : SUPPORT AUDIOVISUEL – Laurent DAPOIGNY

Article revu et corrigé par notre expert en médecine vétérinaire holistique

p-raynal

Lorsque vous prenez des décisions médicales pour vous-même, vous équilibrez probablement les options médicales traditionnelles avec les options alternatives. Lorsqu'il s'agit de la santé et du bien-être de votre animal de compagnie bien-aimé, pourquoi devrait-il en être autrement ? En 40 ans de carrière, j'ai, après 10 ans de pratique, finalement privilégié le choix des traitements non invasifs et fondés sur des preuves, notamment l'acupuncture, les plantes, les suppléments alimentaires et les soins ostéopathiques. La médecine dite holistique, m'a permis de traiter les animaux d'une manière plus globale et surtout d'éviter les surdoses inutiles de médicaments synthétiques.

Robert Raynal
30 ans d'expertise en médecine vétérinaire holistique

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