Rage féline : Un chat peut il contracter la rage ?

La vaccination antirabique constitue le principal moyen de protection contre la rage féline, une maladie devenue exceptionnelle en France. Cependant, aucun traitement n’existe pour soigner cette affection.

Les cas de rage se sont raréfiés en France, notamment grâce aux campagnes de vaccination des renards, qui sont les principaux réservoirs du virus. Néanmoins, l’introduction de la rage sur le territoire français demeure possible via les voyages et l’importation d’animaux en provenance de zones où la maladie sévit encore.

Le virus responsable de la rage

La rage est une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmissible des animaux aux humains. Elle est causée par un virus neurotrope appartenant à la famille des rhabdoviridae, qui infecte le système nerveux. Bien que le virus ne survive que quelques jours en milieu extérieur et soit sensible aux désinfectants, il provoque une maladie irrémédiablement mortelle lorsqu’il pénètre dans un organisme, généralement par une morsure ou une griffure.

Les signes cliniques de la rage chez les chats

Le virus de la rage se multiplie d’abord au site de contamination, là où le chat a été griffé ou mordu. La période d’incubation, souvent de trois semaines, peut s’étendre sur plusieurs mois, voire années, en fonction de la quantité de virions transmis et d’autres facteurs déterminants. Ce n’est qu’au cours d’une seconde phase que le virus se propage dans l’organisme, en particulier le cerveau (via les nerfs) et les glandes salivaires. Les premiers symptômes apparaissent quelques jours après l’invasion des glandes salivaires. La maladie peut se manifester sous deux formes, bien que les symptômes soient souvent peu évidents chez le chat en raison de ses habitudes solitaires. En effet, le chat se cache généralement dans un endroit sombre, sous un meuble ou dans une cave, et ne ressort jamais. Il meurt sans que la maladie ait pu être détectée.

La forme paralytique de la rage

La forme paralytique, également connue sous le nom de forme muette, se caractérise principalement par une paralysie faciale. Le chat éprouve des difficultés pour déglutir et salive abondamment. Un strabisme peut également se développer. D’autres symptômes peuvent survenir, tels que des convulsions, des contractions musculaires et des tremblements. La paralysie s’étend progressivement aux membres et au système respiratoire, conduisant finalement à la mort par arrêt respiratoire.

La forme furieuse de la rage

La forme furieuse de la rage féline se manifeste par une salivation excessive, des difficultés à déglutir et une agressivité inhabituelle. Le chat, tapi sous un meuble, peut s’élancer sur les personnes ou les animaux qui passent à proximité et mordre avec une extrême violence. Il souffre d’hallucinations et réagit de manière exagérée à toutes les stimulations. Le chat devient craintif, sursaute au moindre bruit et éprouve des difficultés à se déplacer, jusqu’à ce que la paralysie s’installe.

Le diagnostic de la rage féline

Ces symptômes ne signifient pas nécessairement que le chat est atteint de la rage. Le vétérinaire établira un diagnostic en plaçant l’animal en observation. Cependant, le diagnostic ne sera confirmé qu’après le décès du chat, à la suite d’une analyse post-mortem en laboratoire (autopsie du cerveau, mise en culture des cellules).

La surveillance des “chats mordeurs”

La législation française exige que les propriétaires d’un chat ayant mordu ou griffé présentent leur animal à un vétérinaire. Cette procédure, appelée “surveillance des animaux mordeurs“, comprend une première visite dans les 24 heures suivant l’incident, puis deux autres visites après une et deux semaines, soit trois visites en quinze jours. À chaque visite, le vétérinaire remplit un certificat attestant que le chat ne présente pas de symptômes de la rage. Les autorités publiques doivent également être informées.

L’absence de traitement contre la rage féline

Aucun traitement n’existe contre la rage, ce qui en fait une maladie mortelle. La mort du chat survient généralement dans les quatre à huit jours pour la forme paralytique et deux à trois jours pour la forme furieuse. La législation impose de ne pas tenter de soigner un chat enragé pour des raisons de santé publique et de ne pas euthanasier un animal soupçonné d’avoir mordu ou griffé (un autre animal ou un être humain) et d’être porteur de la rage avant quinze jours. Le diagnostic repose en effet sur l’évolution des réactions nerveuses. Si l’animal décède ou doit être euthanasié pour des raisons de sécurité, il est indispensable d’envoyer son corps, en particulier la matière nerveuse, à l’Institut Pasteur. Cette étape est réalisée exclusivement par le vétérinaire.

La vaccination : l’unique solution

La rage a été officiellement éradiquée sur le territoire français en 2001. Cependant, la vaccination antirabique, possible dès l’âge de trois mois et avec un rappel annuel, demeure la meilleure prévention. Elle est même obligatoire dans certains cas: résidents de la Moselle, voyages à l’étranger avec son animal, importation d’un animal depuis un pays où la maladie n’a pas été éradiquée, placement en chenil ou en cas de vente ou de cession.

L’importance du passeport pour les chats

L’obtention d’un passeport pour votre félin est essentielle pour garantir son traçage. Le professionnel de la santé animale doit être en mesure de confirmer que c’est bien votre chat qui a été vacciné et non un autre lui ressemblant. Pour ce faire, votre animal doit d’abord être identifié, ce qui lui confère un caractère unique. Par la suite, cette identification est transposée sur un passeport, qui porte également un numéro, et sera enregistré dans les dossiers de votre vétérinaire. De cette manière, on peut s’assurer que l’animal présenté est bel et bien celui qui a bénéficié du vaccin antirabique. La validation officielle de cette vaccination intervient 21 jours après l’administration du vaccin. Dès lors, votre chat sera autorisé à franchir les frontières ou à séjourner en chenil.

Le vétérinaire répond à 3 question sur la rage féline…

à retenir…

En résumé, bien que la rage féline soit devenue une maladie rare en France, il est important de rester vigilant, surtout lorsque l’on voyage avec son animal ou que l’on en importe un depuis une zone où la maladie sévit encore. La vaccination antirabique constitue la meilleure protection contre cette affection mortelle pour laquelle aucun traitement n’existe. Par ailleurs, en cas de morsure ou de griffure, il est essentiel de consulter rapidement un vétérinaire et de suivre les protocoles de surveillance imposés par la législation. De plus, il est crucial de posséder un passeport pour votre chat, qui atteste de son identification et de sa vaccination. En respectant ces mesures, vous contribuerez à la sécurité de votre chat, de votre entourage et des autres animaux.

Pour conclure, la rage féline est une maladie grave et potentiellement mortelle. Toutefois, grâce aux efforts de vaccination et aux mesures de prévention, les cas de rage chez les chats sont devenus rares en France. En tant que propriétaire d’un chat, il est de votre responsabilité de veiller à ce que votre animal soit correctement vacciné et suivi par un vétérinaire. En agissant de la sorte, vous protégerez non seulement votre chat, mais aussi les autres animaux et les personnes avec lesquelles il peut entrer en contact.

La sensibilisation du public à la rage féline et à ses risques est primordiale pour maintenir un niveau de sécurité élevé pour les animaux et les humains. En suivant les recommandations des vétérinaires et en respectant les réglementations en vigueur, vous participerez activement à la lutte contre la propagation de cette maladie redoutable. Il est essentiel d’adopter des comportements responsables et de se tenir informé des dernières avancées en matière de santé animale. N’oubliez pas que la prévention est la clé pour éviter les conséquences dévastatrices de la rage féline sur votre chat et sur votre entourage.

Article revu et corrigé par notre expert en médecine vétérinaire holistique

Lorsque vous prenez des décisions médicales pour vous-même, vous équilibrez probablement les options médicales traditionnelles avec les options alternatives. Lorsqu'il s'agit de la santé et du bien-être de votre animal de compagnie bien-aimé, pourquoi devrait-il en être autrement ? En 40 ans de carrière, j'ai, après 10 ans de pratique, finalement privilégié le choix des traitements non invasifs et fondés sur des preuves, notamment l'acupuncture, les plantes, les suppléments alimentaires et les soins ostéopathiques. La médecine dite holistique, m'a permis de traiter les animaux d'une manière plus globale et surtout d'éviter les surdoses inutiles de médicaments synthétiques.

Robert Raynal
30 ans d'expertise en médecine vétérinaire holistique