Nutrition

Obésité du chien : La vérité sur l’amidon

Le 13 mars 2016 , mis à jour le 4 mars 2021 - 10 minutes de lecture
Chien obèse que faire

Le chien, l’obésité et l’alimentation… L’organisme des chiens (et des chats), réagit à tel ou tel aliment contenu dans ses croquettes. Les vitamines sont plutôt bénéfiques alors que les céréales peuvent être le déclencheur du diabète et cause de surpoids.

Dans un livre sur le sort des sociétés humaines, l’auteur a formulé la discussion avec une question rhétorique ; pourquoi les descendants européens sont-ils venus à dominer les Amérindiens et non l’inverse ? Dans ce livre, Jared Diamond a continué à répondre à cette question à l’aide d’un regard convaincant. La discussion pourrait être encadrée ici par une autre question rhétorique : Pourquoi, si le problème de consommation de matières grasses par habitant à descendu précipitamment depuis les 30 dernières années, l’obésité elle a augmenté de façon spectaculaire ?

 

Obésité et alimentation : Une histoire vieille comme le monde

Tous les mammifères ont un ensemble de gènes et une machinerie métabolique mis au point durant les quatre milliards d’années de leur évolution. Elle est remarquablement similaire chez tous les mammifères aussi bien chez nos animaux que nous-même. La caractéristique la plus évidente de l’ADN des mammifères est la capacité incroyable à survivre du manque. Comme l’écrit dans son livre le Dr. Richard S. Patton :

“Une force silencieuse, un instinct de survie est inhérent à chaque créature. cela se produit grâce à des milliers de systèmes enzymatiques transférés fidèlement par les gènes pour faire face à l’absence ou l’insuffisance. Cela peut être d’abord un manque d’un nutriment de base, tels que des protéines ou du cuivre, ou le manque de produits secondaires, comme les acides aminés ou des enzymes dépendantes du cuivre. Notre organisme peut supporter le manque de certains nutriments pendant des mois et dans certains cas, des années. Tout le monde a sauté un repas un jour ou plus, volontairement ou non et les annales de l’histoire sont pleines de récits de survie au manque s’étalant sur des semaines, voire des mois sur la plus maigre des rations. Ce qui est encore plus intriguant c’est que l’émaciation après des mois de famine chez l’adulte est généralement réparée sans complication dans un temps relativement court”.

Un exemple de la capacité des mammifères à traiter le manque se voit bien avec le calcium alimentaire. Si le régime alimentaire est insuffisant en calcium, l’os est dissous pour maintenir des niveaux suffisant de calcium dans le sang. Les réserves que fait le foie en vitamine A de manière si efficace, montrent que l’on peut parfaitement fonctionner sans vitamines A dans un régime alimentaire pendant des mois, voire des années.

La grossesse peut être citée comme un exemple de ce mécanisme de survie à son plus haut niveau de sophistication. Lors d’une famine légère, la sensibilité des tissus périphériques à l’insuline diminue de façon mesurable. Ce qui a pour effet de shunter le sucre dans le sang de manière critique pour le fœtus, pour favoriser la survie de la prochaine génération au désagrément temporaire de la mère. Mais si la famine devient grave, la sensibilité à l’insuline complète retourne aux tissus périphériques.

Cela semble incongru au premier abord, car ça entraîne invariablement l’avortement. Mais l’évolution sait ce qu’elle fait. Dans des circonstances extrêmes, la grossesse complique grandement les chances de survie, donc l’accent est mis sur le fait de garder la mère en vie, et être une mère plus tard dans des temps meilleurs.

Le manque est préférable : 4% de glucides est amplement suffisant

Tous les mammifères sont particulièrement armés pour faire face aux problèmes de manque d’énergie, l’élément nutritif indispensable, après l’eau. Qu’ils soient sous la forme de protéines, de matières grasses ou de glucides, il existe un moyen de les convertir en énergie. Certains acides aminés (blocs de construction d’une protéine) sont si prompts à se convertir en énergie qu’ils sont appelés acides aminés glucogéniques.

Cependant les mammifères, animaux et humains, n’ont pas la capacité de traiter avec constance l’excès d’amidon et de sucre. Il y a une explication logique.

Depuis quatre milliards d’années d’évolution que toutes les créatures se sont adaptées à leur environnement, des niveaux élevés constants d’amidon et de sucre n’ont jamais été rencontrés. Si vous analysez tout ce qui constitue la nourriture partout dans le monde, vous vous apercevrez qu’elle contient un faible taux d’amidon et de sucre.

La teneur en sucre et d’amidon moyenne pour la viande, le poisson, les œufs, les céréales, les insectes, les plantes, les fruits, les baies et les légumes est d’environ 4%. Bien sûr, le miel et les baies sont riches en sucre. Mais le miel a été rarement rencontré et les baies sont principalement de l’eau. Manger des baies à satiété ne surcharge pas le métabolisme et même si c’était le cas, les baies ne durent que quelques jours dans un cadre primordial.

Usage abusif des hormones

Le contraste de la teneur d’amidon et de sucre à 4% de l’alimentation naturelle avec celle d’un aliment pour animaux, de type de croquettes ou conserves achetées dans le commerce est effrayant. La plupart de tous les aliments secs pour animaux contiennent environ 40% de glucides. D’ou l’évidence de cet article ; 4% contre 40%.

Une alimentation quotidienne d’un régime alimentaire apportant 40% de glucides est en conflit drastique sur l’échelle de notre évolution et constitue littéralement un abus d’hormone.

Songez qu’il y a huit hormones qui augmentent la glycémie, mais il y en a qu’une seule qui l’abaisse. De cela, nous pouvons conclure que la nature a donné une grande importance au maintien de la glycémie jusqu’à un niveau de sécurité minimum et à donné relativement peu de nécessité à abaisser la glycémie.

Cette hormone est l’insuline, elle a été inventé pour ainsi dire, pour capturer les rares ou occasionnels pics de sucre dans le sang et de les transformer en graisse (d’ou son utilisation en cas de diabète). À cet égard, l’insuline a servi un rôle essentiel dans notre évolution et comme nous le savons, l’insuline est très compétente dans cette mission. L’hormone insuline est identique à la dernière molécule, chez tous les mammifères et a les mêmes effets pour toutes les créatures.

La pénombre devient lumière

Par analogie, supposons que nous ayons passé les quatre derniers milliards d’années dans un monde du crépusculaire quand soudain un brillant soleil apparu. Nos yeux auraient du mal à faire face à ce changement brusque. Ceci est tout à fait semblable à ce qui est arrivé à l’humanité il y a 10.000 ans avec l’introduction de la modification génétique du grain et l’avènement de la révolution agricole.

Pour mettre ces propos en perspective, 10.000 ans d’histoire de l’évolution représente le 2ème jour sur cinq jours. Les régimes alimentaires des mammifères avant l’avènement de l’agriculture étaient mieux adaptés.

Le Dr Weston Price a parcouru le monde dans les années 1930 effectuant des recherches sur l’évaluation de la santé des populations spécifiques. Il a trouvé 11 sociétés qui existaient dans deux groupes isolés à la même période.

Chacun avait des parties de leur groupe adhérant à leur mode de vie historique de chasseurs-cueilleurs et une partie qui avait adopté les régimes occidentaux modernes. Dans les 11 cas, les chasseurs-cueilleurs étaient en meilleure forme avec pratiquement aucun problèmes dentaires ou osseux. Une étude des découvertes de squelettes de personnes vivant dans le Proche-Orient avant 10.000 ans a démontré qu’ils étaient en moyenne 10 cm plus grands que ceux qui sont apparus plus tard.

Le rapprochement de la nourriture de l’homme d’avant l’agriculture fournit un modèle idéal pour nous. Et c’est précisément ce que nous sommes programmés à faire. Le butinage présente trois avantages inhérents et importants ; il vous garde en mouvement (exercice), il permet un contrôle automatique des réserves d’aliments et ne nous fait pas consommer d’aliments de composition chimique dont nous ne sommes pas adaptés à manger (faible teneur en amidon et de sucre).

Comment en sommes-nous arrivés à cette situation ?

Quarante pour cent de nos animaux de compagnie sont en surpoids, ce n’est pas par hasard. Une des raisons vient d’une ruse sournoise de Mère Nature. Dans l’alimentation, la graisse contient plus du double d’énergie que toute autre chose. Cela nous invite à suivre une fausse ligne de raisonnement comme nous le supposons, une faible teneur en gras est meilleure pour la santé.

Preuve de cela, dans le commerce, énormément d’aliments manufacturés sont vantés comme faible en gras, avec moins de matières grasses.

Le gras n’est pas le problème. C’est connu depuis plus de 100 ans et cela a été prouvé sans équivoque par la communauté scientifique dans plus d’une étude. Les gens qui suivent un régime alimentaire faible en glucides peuvent manger tout ce qu’ils veulent et encore perdre du poids et ont un profil lipidique sanguin sain.

Quelle est la solution contre l’épidémie d’obésité chez nos animaux ?

Pour une vie plus saine du chien, si la perte de poids est le problème que nous souhaitons aborder, il peut être considéré comme un tabouret à trois pattes. Les trois piliers sont l’exercice, le contrôle des portions alimentaires et la composition des aliments. Cela vous semble familier ? Le butinage devrait venir à l’esprit.

schema de perte de poids chez le chien

La solution consiste à nourrir votre chien ou vos chats avec autant d’aliments crus, surgelés, en conserve ou lyophilisés que votre budget le permet. Les propriétaires de plusieurs grands chiens pourraient rapidement voir leur budget augmenter avec un régime frais ou brut, mais meilleure sera la nutrition en supprimant ou en réduisant la croquette de l’alimentation.

A propos de l’auteur Richard S Patton PhD

Patton nutritionniste animal

Durant plus de 40 ans comme nutritionniste animal, Richard Patton a travaillé dans 25 pays et formulé des régimes pour presque chaque type d’animal. Basé au Nouveau-Mexique depuis les 30 dernières années, le Dr Patton a consulté pour les entreprises agricoles, les zoos, les gouvernements étrangers, les fabriques d’aliments locaux et régionaux et les entreprises d’aliments pour animaux. Professeur adjoint à Penn State pendant 15 ans, il dispose de 25 publications scientifiques, deux brevets, un livre (sur la nutrition pour animaux de compagnie) et de nombreux articles de la presse populaire. Ses efforts de recherche se sont concentrés sur la vitamine E, les minéraux chélatés et le métabolisme énergétique de la mère à l’accouchement. Le rôle du Dr Patton est de servir en tant vulgarisateur de recherches technique au profit de l’animal et du propriétaire de l’animal. Pour en savoir plus sur Richard Patton consultez son site Web  Patton Animal Nutrition

 

Article revu et corrigé par notre expert en médecine vétérinaire holistique

p-raynal

Lorsque vous prenez des décisions médicales pour vous-même, vous équilibrez probablement les options médicales traditionnelles avec les options alternatives. Lorsqu'il s'agit de la santé et du bien-être de votre animal de compagnie bien-aimé, pourquoi devrait-il en être autrement ? En 40 ans de carrière, j'ai, après 10 ans de pratique, finalement privilégié le choix des traitements non invasifs et fondés sur des preuves, notamment l'acupuncture, les plantes, les suppléments alimentaires et les soins ostéopathiques. La médecine dite holistique, m'a permis de traiter les animaux d'une manière plus globale et surtout d'éviter les surdoses inutiles de médicaments synthétiques.

Robert Raynal
30 ans d'expertise en médecine vétérinaire holistique

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera révisé par les administrateurs si besoin.